Accompagnement des élèves

Utiliser l’oral pendant l’aide aux devoirs

09 / 04 / 2019 | Anaëlle Weiss

Objectifs :

  • Expliquer la consigne ;
  • Clarifier la pensée ;
  • Aider à l’apprentissage et à la mémorisation

Mots-clefs : Oral, devoirs, consignes
Compétences : Utiliser un oral scolaire pour comprendre un cours ou une consigne et clarifier sa pensée
Niveaux : tous
Outils et activités : Pistes de mise en œuvre pédagogique
Auteur(s) : Groupe de travail d’Evelyne Ballanfat, académie de Créteil, 2008
Fiches en lien :

  • Comment aider les élèves ?
  • Réfléchir au concept de « devoirs » ;
  • Faire acquérir des méthodes d’apprentissage aux élèves

La langue de l’Ecole est celle de l’abstraction, de la pensée claire, du raisonnement. Elle est rarement parlée par l’élève et obéit à des codes qu’il doit avoir correctement assimilés pour progresser.
Si les apprentissages renforcent la précision de la pensée, il est aussi nécessaire qu’ils permettent la pratique d’une langue qu’on ne peut maîtriser correctement que par l’usage (cf. langue étrangère). L’accompagnement personnalisé peut être l’endroit privilégié de cette pratique, et se fixer plusieurs objectifs.

L’oral pour expliciter devoirs et consignes

A la différence du cours habituel, la structure en petit groupe favorise la participation des élèves. Aussi peut-on leur poser des questions de façon collective sur les devoirs qu’ils ont à faire, et qu’ils n’ont pas tous notés de façon équivalente. Cela peut être l’occasion de récapituler ce qui est à effectuer et de rétablir, s’il en est besoin, l’intégralité des consignes données par les professeurs.
Les devoirs à faire une fois clarifiés, il arrive encore que certains élèves n’aient qu’une idée vague de ce qui leur est demandé. Il est alors nécessaire d’étudier avec eux les termes précis qui procèdent d’un code pas toujours maîtrisé. La phrase : « Justifiez votre réponse » peut conduire par exemple à un travail d’explicitation sur la notion de « justification ». On fait comprendre que le sens du mot appartient à la langue de l’Ecole et non au langage courant. Les élèves sont donc amenés à reformuler la demande – avec leurs mots mais dans le sens utilisé en classe – et l’oral permet une clarification commune des attentes du professeur qui a donné le devoir.

L’oral pour comprendre et apprendre

La situation la plus couramment rencontrée par les enseignants accompagnateurs est celle de l’apprentissage d’une leçon. Comment aider à apprendre ? Apprendre quoi ? Que faire mémoriser ?
Si l’indication est claire : « apprendre le texte par cœur » (un poème, etc.), il suffit d’aider l’élève à trouver les outils propices à cette mémorisation (voir ci-dessous).
Mais s’il s’agit d’apprendre une leçon, il faut vérifier que la « leçon » est bien comprise et que les élèves sont capables de restituer l’essentiel par l’utilisation d’un vocabulaire approprié. Pour cela, l’enseignant doit d’abord faire préciser le sujet étudié par le biais du questionnement : De quoi s’agit-il ? Quels sont les événements importants, les idées directrices, ou les notions nouvelles apprises (selon le support étudié) ?
L’enseignant doit alors être attentif à la formulation des réponses et aider l’élève à s’exprimer de façon claire et correcte en le guidant dans son travail de reformulation si nécessaire.

L’oral pour expliquer la démarche réflexive

L’accompagnement personnalisé peut offrir un temps propice à l’explicitation de la démarche adoptée pour résoudre un problème donné. Faire parler l’élève de la façon dont il procède pour trouver la solution peut permettre à l’enseignant de mieux identifier un processus d’erreur éventuel et ainsi adapter ses propositions d’aide. Le professeur peut aussi utiliser les contributions d’autres élèves ayant mieux cerné le sujet d’étude.

L’oral pour lire

Les élèves incapables d’oraliser un texte sont souvent ceux qui ont des difficultés de compréhension du texte écrit. Les mots peuvent être lus et compris sans que la chaîne des mots fasse sens. Le travail d’oralisation est alors utile à la compréhension de la langue écrite. Un élève qui ne peut pas « mettre le ton », c’est-à-dire qui, par exemple, ne « baisse pas le ton » à la fin d’une phrase, est souvent un élève qui n’a pas compris le sens de la phrase dans son unité. Il faut alors l’habituer à en distinguer les groupes constituants, leur noyau, à assembler correctement les mots pendant la lecture à voix haute, afin de lui donner la capacité de donner du sens à l’écrit.

Pour ces raisons, il peut être très profitable de donner comme devoir la préparation de la lecture à voix haute, laquelle peut se faire plus aisément en petit groupe. Comment procéder alors ?

  • découverte du texte et première lecture ;
  • relecture avec interrogations sur les points posant problème ;
  • lectures successives d’entraînement en vue de produire une lecture expressive.
    Ce travail peut se faire, surtout pour les étapes de relecture et de lectures successives, par fragments et non en reprenant à chaque fois le texte dans son entier.

L’oral pour s’approprier la langue, le vocabulaire

En langue vivante, par exemple, l’élève ne peut apprendre à communiquer qu’en passant par une appropriation orale des mots. L’accompagnement personnalisé peut être le lieu adéquat pour l’échange entre pairs mis en situation de pratique de la langue. (Les interlocuteurs ne sont pas forcément les élèves de la même classe).

L’oral pour mémoriser

Pour mémoriser une leçon, il faut l’avoir comprise. Pour mémoriser un texte, il est bon de connaître les outils favorisant cette activité :
l’observation (de la disposition, de la structure, de l’enchaînement des idées, etc).
la reconstitution de texte : il s’agit de lire un « texte fantôme »… L’objet d’étude est tout d’abord écrit au tableau. Les élèves le lisent. Le professeur efface progressivement chaque mot en le remplaçant par un trait de même longueur. Chaque élève « lit » alors le texte qu’il reconstitue à chaque étape, jusqu’à la lecture du texte final, qui n’apparaît plus au tableau que sous la forme de traits de différentes longueurs.

L’oral pour communiquer ses connaissances

Un exercice de communication à faire en début d’année, montre la nécessité de précision dans le discours : une figure géométrique est donnée à un élève du groupe. Il la décrit oralement, et chacun doit suivre ses consignes pour réaliser la figure sur son cahier. En général, les figures sont extrêmement dissemblables.

Un autre cas peut se présenter, où l’oral permet de communiquer : lorsque les élèves ont un exposé à préparer.
Celui-ci est écrit, mais l’élève doit se rendre compte que cet écrit ne peut être restitué tel quel à l’oral.
Le professeur accompagnateur a donc pour tâche d’aider l’élève : une critique constructive amène l’élève à améliorer ses performances et donc à mieux communiquer dans une langue claire et précise.

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